Lorsque vous partez en randonnée, il est essentiel de maîtriser les bases de la signalétique pour pouvoir vous orienter. En effet, il est très simple de se perdre dans la nature, et certains terrains hors pistes peuvent être extrêmement dangereux ! Savez-vous comment réagir face à une croix bicolore peinte sur un arbre ? Ou quelle balise chercher du regard sur un circuit enneigé ? Pour que votre prochaine excursion ne se transforme pas en cauchemar, voici tout ce que vous avez besoin de connaître sur le balisage en France et à l’étranger.
Comment lire un balisage en France ?
En France, la Fédération Française de Randonnée Pédestre (FFRandonnée) a pour mission d’assurer le balisage des sentiers. Grâce à diverses homologations, elle garantit une cohérence, sur l’ensemble du territoire, pour faciliter et sécuriser l’expérience des marcheurs.
Les différents types de sentiers
On distingue 3 types d’itinéraires, définis et entretenus par les baliseurs de la FFRandonnée.
Itinéraires de Grande Randonnée (GR®)
Cette appellation désigne des parcours souvent linéaires, qui permettent de traverser une région ou un pays. Ils sont représentés par un code couleur blanc et rouge. Tous portent un nom et sont également numérotés.
Itinéraires de Grande Randonnée de Pays (GR® de Pays)
Les GR® de Pays forment des boucles. Ils permettent de découvrir un territoire délimité (paysage particulier, espace culturel, zone géographique précise…). Tout comme les GR®, ils sont numérotés et nommés. Ils sont représentés par l’association de la couleur jaune et rouge.
Itinéraires de Promenade et de Randonnée (PR)
Les PR correspondent aux randonnées qui s’effectuent en moins d’une journée, soit 20 à 25 km, ou 8 heures de marche sur un terrain de montagne. Ils peuvent prendre la forme d’une boucle ou d’un aller-retour. Les PR sont systématiquement nommés et peuvent être numérotés à l’échelle locale. Vous pouvez les distinguer grâce à un code couleur exclusivement jaune.
Comment vous orienter grâce aux symboles ?
Soyez rassurés : les signes employés par la FFRandonnée sont simples et instinctifs. Vous aurez seulement trois signalisations à connaître pour pouvoir vous diriger facilement.
Suivre le chemin
Si vous voyez un trait horizontal jaune pour les PR, ou deux traits horizontaux respectant les codes couleur des GR®, vous êtes sur la bonne route ! Continuez simplement votre progression jusqu’à la prochaine balise.
Tourner à gauche ou à droite
Pour vous signaler un changement de direction, un nouveau trait viendra s’ajouter sous la balise précédente. Il se présente sous la forme d’une « flèche ». Il suffit donc de suivre le sens indiqué pour trouver votre chemin.
Mauvaise route et zone interdite
Certains sentiers peuvent prêter à confusion. Un marquage en croix, qui respecte les codes couleur, signifie que vous ne devez pas emprunter cette direction. Soyez très attentif : vous pourriez vous perdre, vous blesser, ou risquer d’abîmer un espace protégé.
Repérer les autres modes de randonnées
Pour être certain de ne pas faire fausse route, au risque de vous mettre en danger, il peut également être intéressant de connaître les signalétiques des autres moyens de transport.
VTT
Les routes de VTT sont simples à identifier : elles sont symbolisées par un triangle équilatéral juxtaposé à deux ronds. Si la balise est de couleur jaune, elle indique un chemin local qui forme une boucle. Le marron représente les parcs régionaux naturels. Le rouge correspond aux traversées de plus de 80 km, tandis que les grands itinéraires sont marqués en orange. Si par erreur vous vous retrouvez à pied sur une piste de ce type, restez vigilants pour ne pas risquer un accident.
Équestre
Si vous avez connaissance d’un parcours équestre à proximité de votre lieu de randonnée, prêtez d’autant plus attention aux balises. Ces dernières sont identiques aux marquages des PR, et donc constituées d’un trait simple. La seule distinction vient de leur couleur : elles sont oranges et non pas jaunes.
Raquettes
Certaines randonnées d’hiver, praticables en raquettes à neige, sont balisées selon leur difficulté d’après le même code couleur que les pistes de ski. Le vert indique les parcours plus simples, suivi du bleu, du rouge et enfin du noir, pour les plus complexes.
Le point sur les balises étrangères
Si la cohérence des balises est globalement respectée sur le territoire français, il n’existe pas de norme mondiale.
En Europe
Bien que les GR® « classiques » puissent traverser plusieurs pays, leur balisage peut changer selon le territoire. Seuls la Belgique, les Pays-Bas et l’Espagne restent fidèles aux codes français. En Suisse, vous pourrez également tomber sur des balises similaires, ou des losanges jaunes. D’autres pays, tels que l’Italie, emploient des formes variées comme des ronds ou des rectangles, souvent de couleur jaune.
Douze itinéraires sont reconnus à l’échelle européenne et possèdent leur propre signalisation : ils sont définis comme des GR® Européen (ou GR E). Le code couleur devient alors blanc et bleu ou blanc et rouge. Le plus long est le E4, qui mesure plus de 10 000 km et traverse 10 pays.
Dans le monde
Chaque pays possède ses propres codes. Vous pouvez trouver de tout en matière de forme, aspect et indications. Ainsi, le Canada utilise quelquefois des rectangles verts, tandis que les Coréens posent des tapis au sol pour faciliter la progression. Évidemment, certains sentiers peuvent aussi ne pas être balisés du tout ! Renseignez-vous toujours sur la signalétique avant de vous engager, et n’oubliez pas votre carte et votre boussole.
Comment reconnaître une balise ?
Vous connaissez désormais les symboles essentiels pour vous guider. Mais faut-il encore savoir les repérer !
Les formes de balisage
Selon les possibilités et les contraintes engendrées par le terrain, plusieurs types de balises peuvent être utilisées.
Peinture
C’est l’un des systèmes de balisage les plus répandus. Les symboles peuvent être peints sur n’importe quel support (arbre, rochers, murs…), excepté sur les monuments ou espaces qui constituent un patrimoine historique, culturel, et architectural. Dans l’optique de diminuer leur impact écologique et visuel, la FFRandonnée utilise des pochoirs, pour créer des marquages propres, et emploie des peintures qui se veulent moins néfastes pour l’environnement.
Panneaux
Ils sont souvent utilisés au départ de la randonnée et jouent à la fois un rôle de marqueur et d’informateur. Ainsi, vous pourrez y trouver une carte ou encore des renseignements sur le balisage, le nombre de kilomètres à parcourir, ou les différents itinéraires possibles. Tout au long de votre progression, ils peuvent de nouveau apparaître pour vous donner de nouvelles indications, comme le temps de marche restant ou votre altitude.
Pics et poteaux
On les retrouve principalement en montagne, dans des zones au climat changeant où le chemin est plus difficile à distinguer. Ils peuvent également remplacer ponctuellement un balisage illisible, en cas de neige par exemple. Un pic peut aussi indiquer provisoirement un détour, dû à des circonstances exceptionnelles (chute de pierre, arbre au sol, coulée de boue…). Leur visibilité en fait des alliés de taille pour le mauvais temps, ou sur les terrains escarpés, où il est plus complexe de repérer le sentier et les balises peintes.
Autres
Gardez à l’esprit que, lors de vos expéditions, vous pouvez vous retrouver confronter à tous types de balisage : rubans, banderoles, flèches, lumières… Les itinéraires spécifiques peuvent également bénéficier de leur propre symbole (statuettes, logos…). Prenons l’exemple de Saint-Jacques-de-Compostelle, qui est souvent indiqué par un coquillage. Ce dernier peut-être taillé dans la pierre ou représenté sur un panneau.
Signalisation partagée entre randonneurs
Sur les chemins très fréquentés ou dans certaines régions, la tradition veut que les randonneurs laissent une empreinte de leur passage, qui peut prendre diverses formes. On peut par exemple citer les amas de pierres appelés « cairns ». Aussi, bien que ces pratiques soient à bannir, certaines dégradations, comme les gravures dans les arbres ou les tags, peuvent également vous renseigner sur la route « à suivre ». Cependant, il est important de rester très vigilant sur ce type de marquage. En effet, beaucoup ignorent la portée que peuvent avoir leurs actions sur les autres randonneurs et il est fréquent que les cairns soient placés n’importe où. Quant aux actes répréhensibles, ils peuvent aussi bien avoir été commis le long du parcours que dans une zone hors sentier, loin des regards.
Où sont placées les balises ?
Si le marquage a été effectué correctement, vous ne devriez pas avoir à vous poser la question ! Une balise bien installée doit être facilement repérable. Elle doit être disposée à hauteur des yeux du randonneur, en prenant en compte les dénivelés, de telle sorte qu’ils n’aient pas besoin de la chercher ou de sortir de la piste pour l’apercevoir. La balise sera toujours perpendiculaire à votre route. Elle sera donc présente dans les deux sens si vous êtes sur un itinéraire « aller-retour ».
À quelle fréquence se manifestent-elles ?
Il n’existe pas de distance normée entre deux balises : elles doivent simplement apparaître suffisamment régulièrement pour que l’itinéraire soit facile à suivre. Sur des sentiers complexes, avec des bifurcations qui peuvent porter à confusion, vous devriez trouver de nombreux marquages signalant aussi les voies à ne pas emprunter. Si vous devez traverser une route, vous apercevrez des balises de chaque côté. Rassurez-vous, un balisage bien fait est toujours pensé pour le randonneur. S’il est possible de passer à côté d’une indication, c’est tout de même très rare, surtout en cas de zone dangereuse ! Vous devriez donc retrouver rapidement d’autres balises pour vous remettre sur le droit chemin.
Conseils pour suivre correctement le balisage
Si les balises sont là pour votre sécurité, il est important de savoir quels réflexes adopter face à elles.
Avoir une carte et une boussole
Ce sont des outils essentiels à emmener avec vous lors de vos randonnées. Une erreur est toujours envisageable et vous pourriez vous perdre, surtout lorsque les sentiers sont mal balisés. Pour cette raison, il est important d’avoir avec vous une carte en version papier. En effet, même si vous avez l’habitude d’utiliser votre téléphone portable comme GPS, il est impossible de vous fier uniquement à lui pour vous orienter. Dans certaines régions, le réseau est inexistant. De plus, vous pourriez vous retrouver à court de batterie ou encore casser votre appareil en chutant.
Ne pas paniquer
Vous devez garder la tête froide en toutes circonstances ! Si vous avez un doute sur un marquage ou si vous ne comprenez pas un panneau, arrêtez-vous quelques instants afin de mieux vous repérer à l’aide de votre carte. Si vous n’êtes pas seuls, vous pouvez demander conseil aux randonneurs aguerris. Attention, toutefois, n’allez pas suivre à l’aveugle les autres groupes au détriment des balises ! Ils peuvent également faire des erreurs et vous risqueriez de vous retrouver perdus tous ensemble. Entre marcheurs, la solidarité est importante : pour la sécurité de tous, n’hésitez pas à prévenir les personnes que vous croisez si vous voyez qu’elles se trompent de chemin.
Ne pas partir seul
Vous n’êtes jamais à l’abri d’un accident ou d’une erreur d’itinéraire. Pour votre sécurité, partez au minimum à deux. En cas de difficultés, il est préférable d’avoir un compagnon qui pourra aussi vous conforter dans vos décisions sur les voies à emprunter. Tout le monde peut commettre des maladresses, même les randonneurs aguerris !
En cas d’hésitation : rebrousser chemin !
Si vous vous sentez perdus ou si vous avez le moindre doute, retournez sur vos pas jusqu’à la dernière balise. Il vaut mieux prendre votre temps que de vous engager à l’aveugle sur des sentiers qui peuvent être dangereux, privés, ou protégés.
Vous avez désormais toutes les connaissances nécessaires pour partir sereinement à la découverte du monde, au rythme de vos pas !